Lorsque les nouvelles technologies détruisent le progrès
Comme vous n'avez pas manqué de le remarquer en vous baladant sur mon site, j'aime la photo. J'aime être
étonné par celle des autres, j'aime en faire moi-même. J'y suis venu pour les besoins de ma thèse sur l'image de synthèse, car à l'époque,
le meilleur moyen d'avoir une reproduction flatteuse des images produites par l'ordinateur, c'était de les prendre en photo. Habitué à l'évolution
technologique, j'ai vu arriver avec curiosité le numérique en photographie. D'abord intéressé, mais pas encore convaincu, je me disais à
l'époque qu'en trois ou quatre ans, le numérique aurait fait suffisamment de progrès et aurait assez baissé son prix pour que je fasse "le grand saut" et que
je me sépare de mon appareil, rebaptisé "argentique" pour les besoins du marketing "numérique". Les années ont passé et les articles enthousiastes de la
presse spécialisée m'ont bien fait rire (c'est incroyable comme chaque génération a fait disparaître les défauts rédhibitoires que personne
n'avait relevé à la génération précédente).
Une chose par contre ne me fait plus du tout rire : ce sont les dégâts incroyables que le numérique a fait à la photographie.
Dégâts pour l'esthète et l'amoureux de l'acte de photographier car tout le charme de la photographie s'est dissout dans une soupe de pixels, de post-traitements et d'histogrammes. On ne dit plus "ce sourire est magnifique, l'expression saisissante" mais "vaouh, ton capteur CMOS plein format a peu de bruit en faible lumière !". Navrant.
Dégâts économiques ensuite. Kodak laminé, photographes du coin obligés de se reconvertir en tireuse photomaton, perte d'originalité des appareils (la plupart sont faits à partir de quelques kits de composants, en mode légo), perte de marques prestigieuses, la dernière étant Minolta, qui, bien qu'ayant essayé un rapprochement avec Konica, n'a pas pu survivre dans l'univers de la photographie.
Qui a gagné quelque chose dans l'histoire ? Pas le photographe amateur ou occasionnel qui paie beaucoup plus cher qu'avant pour, au final, produire des images tout à fait comparables, mais infiniment plus faciles à perdre puisque, figurez-vous, ne plus avoir de tirage papier était présenté comme un progrès supplémentaire.
Pas l'industrie de la photographie qui a été phagocytée par les fabricants de composants électroniques qui se moquent bien de l'image, mais sont effroyablement efficaces pour s'approprier des parts de marché.
Pas les hommes et les femmes de cette industrie qui ont maintenant tout le temps de faire de jolis clichés numériques depuis qu'ils sont au chômage.
Et même pas l'industrie électronique, qui, une fois le marché dévoré et amené à son seuil minimal de rentabilité, ne laissera qu'une terre ravagée.
Des acteurs historiques, il ne va bientôt plus rester que Nikon et Canon, un duopole sur un champ de ruines. Oui, en photographie, l'high tech IT a tué le progrès photographique.
J'ai quand même trouvé ceux qui peuvent se réjouir de l'histoire : les mort-vivants de la sphère financière qui auront pu, en quelques années, réaliser de juteux profits.
Mais eux ne savent pas, et ne saurons sans doute jamais, ce que c'est que de trouver une vieille boîte à chaussures remplie de photos jaunies, de rêver sur des instants heureux et figés, d'être humain et d'aimer se souvenir...
Une chose par contre ne me fait plus du tout rire : ce sont les dégâts incroyables que le numérique a fait à la photographie.
Dégâts pour l'esthète et l'amoureux de l'acte de photographier car tout le charme de la photographie s'est dissout dans une soupe de pixels, de post-traitements et d'histogrammes. On ne dit plus "ce sourire est magnifique, l'expression saisissante" mais "vaouh, ton capteur CMOS plein format a peu de bruit en faible lumière !". Navrant.
Dégâts économiques ensuite. Kodak laminé, photographes du coin obligés de se reconvertir en tireuse photomaton, perte d'originalité des appareils (la plupart sont faits à partir de quelques kits de composants, en mode légo), perte de marques prestigieuses, la dernière étant Minolta, qui, bien qu'ayant essayé un rapprochement avec Konica, n'a pas pu survivre dans l'univers de la photographie.
Qui a gagné quelque chose dans l'histoire ? Pas le photographe amateur ou occasionnel qui paie beaucoup plus cher qu'avant pour, au final, produire des images tout à fait comparables, mais infiniment plus faciles à perdre puisque, figurez-vous, ne plus avoir de tirage papier était présenté comme un progrès supplémentaire.
Pas l'industrie de la photographie qui a été phagocytée par les fabricants de composants électroniques qui se moquent bien de l'image, mais sont effroyablement efficaces pour s'approprier des parts de marché.
Pas les hommes et les femmes de cette industrie qui ont maintenant tout le temps de faire de jolis clichés numériques depuis qu'ils sont au chômage.
Et même pas l'industrie électronique, qui, une fois le marché dévoré et amené à son seuil minimal de rentabilité, ne laissera qu'une terre ravagée.
Des acteurs historiques, il ne va bientôt plus rester que Nikon et Canon, un duopole sur un champ de ruines. Oui, en photographie, l'high tech IT a tué le progrès photographique.
J'ai quand même trouvé ceux qui peuvent se réjouir de l'histoire : les mort-vivants de la sphère financière qui auront pu, en quelques années, réaliser de juteux profits.
Mais eux ne savent pas, et ne saurons sans doute jamais, ce que c'est que de trouver une vieille boîte à chaussures remplie de photos jaunies, de rêver sur des instants heureux et figés, d'être humain et d'aimer se souvenir...

