SOS avant le nauvrage
Ce n'est pas mon habitude, mais je relaie ici un post que j'ai fait sur le blog de
DSK
Je me souviens d'être intervenu sur ce blog pour dire que la Vème république, privée de facto de pouvoirs législatifs et judiciaires opérationnels, privé par le conseil constitutionnel de l'article premier des droits de l'homme et du citoyen et séparé de la nation par une aristocratie qui ne dit pas son nom, était dans un état de grande faiblesse, sinon de désintégration.
Je me souviens d'être intervenu pour dire que le rejet du traité constitutionnel n'avait été que la suite logique autant que viscérale d'une série de votes qui avaient tous exprimé le rejet du système politique en place, mais que ces votes n'avaient jamais été pris en compte.
Je me souviens d'être intervenu pour dire ma préoccupation en voyant des syndicalistes rejetant toute notion de droit pour pirater un navire et, au final, aboutir à envoyer une roquette dans le bâtiment du préfet. Pas de plus vers la désintégration de l'autorité de l'état.
Je me souviens d'être intervenu pour dire que le ministre de l'intérieur s'était engagé dans une course contre lui-même, une escalade rhétorique qui ne pouvait aboutir qu'à l'échec. Cette escalade rhétorique a sonné comme un défit pour les exclus de la nation, défit qu'ils relèvent désormais chaque soir, parce que n'ayant rien, même pas l'espoir, ils n'ont rien à perdre.
Même si concomitance n'est pas causalité, je ne peux m'empêcher de relier ces faits entre eux, et relever leur progression, logique, constante, irrésistible. Si la république avait été forte, le ministre de l'intérieur, voire le premier ministre, auraient démissionné. Mais dans la cohabitation à trois qui est la notre aujourd'hui, si l'un cède, l'illusion a de forts risques de s'écrouler toute entière et de les entraîner ensemble, alors on ne peut pas espérer que cela arrive, sinon trop tard. Pourtant, ces gens de la rue ne revendiquant rien d'autre que le droit d'avoir une place dans notre société, seuls le courage, la force et l'exemplarité politique peuvent sortir la nation de cet engrenage. Car il y a peu de chance que cela s'arrête tout seul, mais beaucoup pour que cela s'aggrave : tout excès générant sa réplique, il y a fort à craindre de la constitution de milices, ou pour le moins, d'actions de représailles. Il y a fort à craindre que ceux qui ont peu à perdre grossissent les rangs de ceux qui n'ont rien à perdre.
Je ne suis aujourd'hui qu'une conscience citoyenne impuissante à agir alors je ne peux que m'en remettre aux rares politiques, hommes et femmes, qui ont encore assez d'intégrité, de force et de conscience pour dépasser l’aveuglement produit par les lentes dérives. Obtenir une tête, lancer un débat, mobiliser les CRS ne suffira pas. Nous avons collectivement échoué, non seulement dans le règlement des problèmes sociaux, mais plus encore dans notre capacité à aller vers un avenir meilleur.
Il faut refonder la république. Que l’assemblée reprenne ses droits ! Restaurez les institutions et les principes !
Je me souviens d'être intervenu sur ce blog pour dire que la Vème république, privée de facto de pouvoirs législatifs et judiciaires opérationnels, privé par le conseil constitutionnel de l'article premier des droits de l'homme et du citoyen et séparé de la nation par une aristocratie qui ne dit pas son nom, était dans un état de grande faiblesse, sinon de désintégration.
Je me souviens d'être intervenu pour dire que le rejet du traité constitutionnel n'avait été que la suite logique autant que viscérale d'une série de votes qui avaient tous exprimé le rejet du système politique en place, mais que ces votes n'avaient jamais été pris en compte.
Je me souviens d'être intervenu pour dire ma préoccupation en voyant des syndicalistes rejetant toute notion de droit pour pirater un navire et, au final, aboutir à envoyer une roquette dans le bâtiment du préfet. Pas de plus vers la désintégration de l'autorité de l'état.
Je me souviens d'être intervenu pour dire que le ministre de l'intérieur s'était engagé dans une course contre lui-même, une escalade rhétorique qui ne pouvait aboutir qu'à l'échec. Cette escalade rhétorique a sonné comme un défit pour les exclus de la nation, défit qu'ils relèvent désormais chaque soir, parce que n'ayant rien, même pas l'espoir, ils n'ont rien à perdre.
Même si concomitance n'est pas causalité, je ne peux m'empêcher de relier ces faits entre eux, et relever leur progression, logique, constante, irrésistible. Si la république avait été forte, le ministre de l'intérieur, voire le premier ministre, auraient démissionné. Mais dans la cohabitation à trois qui est la notre aujourd'hui, si l'un cède, l'illusion a de forts risques de s'écrouler toute entière et de les entraîner ensemble, alors on ne peut pas espérer que cela arrive, sinon trop tard. Pourtant, ces gens de la rue ne revendiquant rien d'autre que le droit d'avoir une place dans notre société, seuls le courage, la force et l'exemplarité politique peuvent sortir la nation de cet engrenage. Car il y a peu de chance que cela s'arrête tout seul, mais beaucoup pour que cela s'aggrave : tout excès générant sa réplique, il y a fort à craindre de la constitution de milices, ou pour le moins, d'actions de représailles. Il y a fort à craindre que ceux qui ont peu à perdre grossissent les rangs de ceux qui n'ont rien à perdre.
Je ne suis aujourd'hui qu'une conscience citoyenne impuissante à agir alors je ne peux que m'en remettre aux rares politiques, hommes et femmes, qui ont encore assez d'intégrité, de force et de conscience pour dépasser l’aveuglement produit par les lentes dérives. Obtenir une tête, lancer un débat, mobiliser les CRS ne suffira pas. Nous avons collectivement échoué, non seulement dans le règlement des problèmes sociaux, mais plus encore dans notre capacité à aller vers un avenir meilleur.
Il faut refonder la république. Que l’assemblée reprenne ses droits ! Restaurez les institutions et les principes !