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La voie des passants et des rickshaws ou charrettes est la même, ils sont obligé de se manifester pour fendre les foules désorganisées et déambulant spontanément. Quand je passe à leur hauteur, je les salue, ils prennent toujours le tout avec humour, ils me font signe de me joindre à eux pour partager ce moment aquatique, comme des gosses t'inviteraient en rigolant à la baignade. Et ces sourires, et cette bonne humeur, qui t'envahit déjà de grand matin, avec les premiers rayons du soleil qui habillent ces quartiers pauvres de leurs tons orangés. Les premières odeurs de biscuits ou samosa cuits à la friture, les échoppes qui garnissent leurs étals de fruits remplis de mouches, ou de pâtisseries typiques qui s'empilent, formant de petites pyramides safran, blanches ou rouges. Les enfants qui partent à l'école en uniforme, d'autres qui errent à la rue, les cheveux crépus et broussailleux, nu pieds, la mine envoûtée, qui passent devant toi le regard vide et qui parfois, si tôt dans la journée, ne pensent pas encore à te demander des roupies. La foule qui se disperse soudain, pour laisser passer un rickshaw, avec à son bord un gros ou une grosse Indienne qui s'offre son service, et qui regarde la foule du haut de son char. |