Ca y est, j'ai noué mes premiers contacts avec les " Missionnaries of charity ", l'ordre religieux et d'action fondé par Mère Thérésa. La séance d'informations se tenait à 15 heures sur la AJC Bose Road, une des grandes artères de Kolkata où est établie la maison mère de l'organisation. La même petite nonne de hier m'a à nouveau ouvert la porte de son large sourire.
J'étais un peu trop tôt, j'en ai donc profité pour rester quelques minutes face à la tombe de Mère Thérésa. Un moment pour moi avant de coopérer avec ceux qui perpétuent son œuvre. Un acte et un moment sans connotation religieuse à proprement parler, mais accompli par moi en l'honneur d'une femme ayant réalisé le Bien sur cette Terre. Et tel est le motif de l'admiration que je vouerais à cette dame. Juste pour sa bonté, pour sa bonté humaine, et faisant abstraction du fait de la religieuse catholique qu'elle a été. L'aspect religieux ne m'importe pas. Je vois mon travail là-bas comme une aide apportée par un homme voulait aider d'autres humains, mené par son propre cœur et sa propre humanité, et par aucun commandement extérieur que les siens propres. Loin de moi toute question de religion ou d'engagement fondé sur des bases religieuses. Je n'en veux pas pour moi, mais je le respecte. Photo de Pascal Mannaerts
Photo de Pascal Mannaerts Mère Thérésa est décédée il y a maintenant 5 ans. Remarquable est la ferveur que les gens ici lui portent encore: son tombeau est splendidement décoré, il est orné de fleurs et de bougies, les nonnes et les visiteurs viennent embrasser sa sépulture, empreints du plus grand respect. Dans le bureau, j'étais avec 9 autres volontaires, 5 filles et 4 garçons. Le bénévole responsable de la partie information nous a tout expliqué, tant sur l'organisation que sur les différents centres dispatchés en ville. Il nous a aussi mis en garde sur les divers aspects de sécurité et sur les remèdes efficaces aux pépins éventuels. Tuberculose, blessures avec des instruments malpropres, vols, coups de chaleur, dyssentrie et j'en passe. Je commence vendredi matin à Kalighat, le mouroir fondé par Mère Thérésa. En rentrant vers la Sudder street, la ballade revêtait quelque chose de magique. Le soleil se couchait juste face à moi, je voyais tout à contre-jour. L'animation dans le dédalle des ruelles qui mènent jusqu'à Maïdan était à son comble. Les rickshaw-wallahs martelaient le sol de leurs pieds nus et de leurs roues de fer, on entendait les sons de leurs clochettes agitées en guise de klaxons.

Les odeurs d'épices flottaient dans l'air et variaient presque à chacun de mes pas. Elles allaient en gradation, puis supplantés par des émanations autres, nauséabondes ou parfumées d'artifices. Un boucher musulman vendait ses fragments de bœuf disposés sur des étals de bois remplis de mouches, des enfants faisaient frire des samosas dans de grandes poêles d'huile bouillonnante. Ils me saluaient au passage. Les gens du quartier sont en perpétuel mouvement, s'ils ne sont pas statifs en tenant leur petit commerce, ils bougent comme des fourmis, au travail ou non. Ils portent leurs marchandises partout où ils arrivent bien à la placer. Ils abondent dans les rues et ruelles sans jamais d'accalmie. Dans ce quartier-ci, je ne croise jamais de gens prendre le temps sur un côté ou l'autre de la route. Il n'y a même pas de " trottoir ". Ici, le trottoir est en plein milieu de la rue. Et les véhicules s'y adaptent, chacun à ses risques et périls.




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